29
2010

Communiqué du Suprême Conseil pour la France

A tous les Frères Maçons de Rite Ecossais Ancien et Accepté,

Dans le tourbillon des contre-vérités de toutes sortes qui circulent actuellement dans un climat délétère, le Suprême Conseil pour la France adresse à tous les Frères de Rite Ecossais une mise au point indispensable.

L’histoire de la création du Suprême Conseil pour la France du Rite Ecossais Ancien et Accepté doit être présente dans tous les esprits. Non seulement, pour rappeler les filiations, mais aussi pour que chaque Frère de Rite Ecossais, en responsabilité, ne trahisse pas les principes traditionnels de ses fondateurs.

Les décisions d’aujourd’hui trouveront dans les enseignements de l’histoire, les sources d’inspirations les plus pertinentes.

En 1965, en raison des tensions internes à la Grande Loge de France qui la bannissaient de la Maçonnerie régulière, le T.ILL.F. Charles RIANDEY 33° Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de France, fut missionné par les Souverains Grands Commandeurs des Juridictions Sud et Nord des Etats-Unis d’Amérique, du Dominion du Canada et des Pays-Bas, pour rétablir le Suprême Conseil en France qui avait été déclarée « Territoire inoccupé du Rite Ecossais ». Pour satisfaire à cette mission et en accord avec les Suprêmes Conseils précités, la Grande Loge Nationale Française, présidée par le Grand Maître E. Van HECKE, fut retenue pour administrer les trois premiers degrés symboliques du REAA.

Le Suprême Conseil pour la France fut confirmé par tous les Suprêmes Conseils réguliers du monde comme le deuxième plus ancien Suprême Conseil immédiatement après celui de la Juridiction Sud des USA, en continuité directe et ininterrompue avec le Suprême Conseil créé en octobre 1804 par le Comte Alexandre de Grasse-Tilly.

C’est dans ces circonstances que le Rite Ecossais Ancien et Accepté a rejoint la Grande Loge Nationale Française qui procéda, à partir de 1965, à la transmission des trois premiers degrés Ecossais.

Depuis lors, les liens fraternels n’ont cessé de s’intensifier entre le Suprême Conseil pour la France et la Grande Loge Nationale Française dans le respect mutuel de leurs souverainetés et dans le respect mutuel des Frères de rites différents, fédérés et unis.

La Grande Loge Nationale Française, enrichie des apports de tous ses membres et de leurs spécificités, est devenue l’Obédience que nous connaissons et que nous aimons.

La tourmente actuelle qui affecte l’Obédience trouve ses causes dans l’éloignement récent de cette dernière par rapport aux valeurs initiatiques traditionnelles.

Le Suprême Conseil pour la France entend ici rappeler :

  • Qu’il est un Ordre initiatique caractérisé par les trois critères que sont : l’existence d’un acte fondateur (Grandes Constitutions 1786), le vécu des valeurs véhiculées par le Rite et le respect des règles juridictionnelles,
  • Qu’il s’est en toutes circonstances, gardé de toute ingérence dans les affaires de l’Obédience et qu’il n’accepte en la matière, aucune suspicion,
  • Qu’il détient un droit imprescriptible sur les trente trois degrés du Rite Ecossais Ancien et Accepté qui lui est conféré par les Grandes Constitutions de 1786 – Lois fondamentales de l’Ordre Ecossais – seules références à sa régularité,
  • Qu’il est régulateur, garant et conservateur du Rite Ecossais Ancien et Accepté et qu’il assume et assumera cette mission sans la moindre défaillance dans le respect de ses valeurs initiatiques traditionnelles et universelles,
  • Que les valeurs chevaleresques du Rite Ecossais Ancien et Accepté, président et présideront toujours à sa réflexion et à la noblesse de ses comportements,
  • Que sa mission est de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires à la pratique du rite dans sa pureté et de permettre à ses adeptes la réalisation de l’idéal écossais au service d’une éthique fondée sur l’humilité de la condition de l’homme en regard de son Principe créateur,
  • Que les Frères de la Juridiction qui sont également membres de la Grande Loge Nationale Française, agissent et s’expriment en toute liberté de conscience.

Par courrier circularisé aux Grands Maîtres Provinciaux de l’Obédience, le Très Respectable Grand Maître, a dévoilé, avant réception par le destinataire, un courrier qu’il adressait au Commandeur du Suprême Conseil pour la France dans lequel il désignait le Rite Ecossais Ancien et Accepté comme instigateur des turbulences actuelles. Cette accusation serait fondée, selon le Grand Maître, par le courrier que le Suprême Conseil pour la France avait adressé aux membres de sa Juridiction.

Le Suprême Conseil pour la France dément ces allégations infondées. Le Commandeur adressera prochainement un courrier personnel au Grand Maître pour lui confirmer sa position.

La réalisation spirituelle à laquelle travaillent tous les maçons de Rite Ecossais trouve ses sources dans le vécu collectif des valeurs initiatiques qu’il véhicule au sein de la fraternité. Cette fraternité appelle un esprit de tolérance dans le respect mutuel des différences de chacun.

C’est animé de cet esprit de tolérance fraternelle que le Suprême Conseil pour la France répondra favorablement à l’invitation de rencontre du Grand Maître.

A ceux, qui cédant au découragement, veulent quitter la Maçonnerie ou rejoindre d’autres institutions, le Suprême Conseil pour la France les assure de sa détermination à assumer sa mission en toutes circonstances, en prenant les mesures qui seraient rendues nécessaires.

La patience, la ténacité et la fidélité sont indispensables pour surmonter toute épreuve. Le Suprême Conseil pour la France sait pouvoir compter sur vous tous pour mettre en œuvre ces vertus particulièrement Ecossaises.

Sans vous rien ne sera possible, l’issue de cette période vous appartient.

Le Suprême Conseil pour la France, fier de votre confiance, est et sera toujours à vos côtés pour le bien et la pérennité du Rite Ecossais Ancien et Accepté dans le bonheur de la fraternité initiatique.
Jean-Luc FAUQUE, 33°
Souverain Grand Commandeur